Mir wëlle bleiwen, wat mir ginn se compose de six projets qui ont été retenus pour l’exposition du 15 janvier au 28 janvier 2022 au pavillon luxembourgeois dans le cadre de l’EXPO 2020 DUBAI. L’exposition vient prendre ses quartiers au CNA/Pomhouse à Dudelange pour une seconde présentation.

Anthologie 
Artefacts 
How To Host A Ghost 
Gestalten 
Spectrum Cinqfontaines 
Full Memory
  

Anthologie 

Guy Helminger, auteur, en collaboration avec Julie Conrad, designer et Karolina Markiewicz et Pascal Piron, artistes visuels  

En collaboration avec plusieurs auteur.e.s, entre autres : Ulrike Bail, Jean Bürlesk, Samuel Hamen, Roland Harsch et Nico Helminger, Guy Helminger produit une anthologie poétique au sujet de Mir welle bleiwen, wat mir ginn / Connecting Minds – Creating the Future, éditée par le Centre national de la littérature (CNL). 

En tant que genre littéraire beaucoup estimé dans le monde arabe, la poésie sous forme de recueil plurilingue avec 40 poèmes écrits par 21 auteur.e.s luxembourgeois renommés, traduits en langues anglaise et arabe, permet de présenter un extrait de la littérature luxembourgeoise au public mondial. La mise en page, réalisée en collaboration avec Julie Conrad, inclut des impressions photographiques de Luxembourg à Dubaï, produites par Karolina Markiewicz et Pascal Piron, qui illustrent le sujet de l’anthologie ainsi que le thème fédérateur de l’Exposition Universelle. 

En outre, dans le cadre de l’EXPO 2020 DUBAI, l’anthologie sera disponible en vente. Au pavillon, des lectures publiques avec des auteur.e.s arabes et luxembourgeois seront organisées afin de permettre des rencontres littéraires facilitant une connaissance et une liaison des cultures. 

 

Artefacts 

Julie Conrad, designer, en collaboration avec Patrick Muller, artiste multimédia  

La poterie, invention ancienne de l’humanité et pratiquée traditionnellement au Luxembourg ainsi qu’à Dubaï, est une forme d’artisanat qui fait référence à l’idée symbolique d’une unité humaine. Pour l’installation de Julie Conrad, le mode de fabrication traditionnel se trouve réinterprété avec l’usage de l’impression 3D.

Inspirée par les Péckvillecher, sifflets traditionnels luxembourgeois faits à la main en terre cuite et en forme d’oiseaux, elle a conçu une installation d’un vaste groupe d’objets en argile issu de Nospelt.

Réactive aux mouvements et à l’interaction des visiteurs, cette nuée d’objets résonne et fait plonger le passant dans un univers parallèle. Les objets réagissent individuellement mais aussi en tant qu’ensemble, comme une volée d'oiseaux, et forment une mélodie unique qui relie les esprits, faisant la part belle aux sensations auditives et visuelles.

Dans un monde où un million de sujets et de situations rivalisent pour notre attention, pouvez-vous garder votre calme ? Prenez-vous des mesures ou vous sentez-vous impuissant(e) face aux défis d'aujourd'hui ? Pouvez-vous contempler les étoiles avec émerveillement ou paniquez-vous face à l'infini de l'univers ?

Quelle est cette mélodie qui fait chanter le sol luxembourgeois ? Quelles histoires est-ce qu’elle nous transmet ?

Autres collaborateurs et consultants : Eugène Biver, Diego García Cuevas, Maida Halilovic, André Conrad, Eric Schanck, Max Schaal, Berl & Cie, Robert Heel, Tasso Mulzer et Florian Machner.

 

How To Host A Ghost 

Simone Mousset, chorégraphe et Renelde Pierlot, metteuse en scène 

How to Host a Ghost est un travail en cours qui traite métaphoriquement des fantômes et des lieux hantés. Considérant l'Exposition universelle comme une ville fantôme, impropre à la vie humaine, How to Host a Ghost invite un fantôme à habiter le pavillon du Luxembourg. Un fantôme qui remet en question l'impact de l'exposition universelle et qui nous rappelle constamment les préoccupations réprimées ou réduites au silence.

Le projet se compose du Ghostcatcher, une sculpture-monument sombrement enchevêtrée exposée dans l'espace d'art, et de Hunting and Haunting, une résidence-laboratoire nocturne pour sept artistes de performance.

Dans le cadre de la création du Ghostcatcher, six artistes du Luxembourg, de Croatie, de Russie, du Liban, d'Iran et de Dubaï ont été invités à réfléchir aux fantômes sociopolitiques et à tout ce qui est caché et réduit au silence dans leur propre environnement, et à créer des œuvres d'art visuel qui reflètent leurs pensées. Chaque nuit du 17 au 23 janvier, dans le cadre de la résidence Hunting and Haunting, sept artistes de performance hanteront le pavillon et déconstruiront ces œuvres spécialement commandées, les intégrant au Ghostcatcher comme une toile violente et en constante expansion d'entrailles nouées, décolorées et déchirées.

Ce faisant, ils marquent une présence brutale pour leurs questions sur la pertinence et l'éthique de l'Expo et en particulier de la création d'art contemporain pour cet événement.

Artistes de Hunting and Haunting : Catherine Elsen (Luxembourg), Malika Fankha (Suisse), Tara Fatehi Irani (Iran/Royaume-Uni), Anna Khlestkina (Russie), Simone Mousset (Luxembourg), Alicja Nauman (Pologne), Renelde Pierlot (Luxembourg), Valerie Reding (Luxembourg). Catherine Elsen n'est malheureusement pas présente à Dubaï.

Artistes de Ghostcatcher : Sasha Abela (Liban), Sawsan Al Bahar (EAU), Katerina Andreeva (Russie), Laurie Lamborelle (Luxembourg), Sonja Obradovic (Croatie), Somayeh Pakar (Iran).

 

Gestalten

Patrick Muller, artiste multimédia, en collaboration avec Guy Helminger, auteur 

Le terme Gestalt est un topos de l'histoire intellectuelle de langue allemande qui résout le problème classique du passage du monde perceptible de l'extérieur au monde intérieur de l'imagination en tant que gestalt. L'activité de l'action s'y combine avec la passivité de la perception pour former une unité dans laquelle la transition entre perception et signification se confond. (Gestalt, 15.09.2021, traduit en français le 16.09.2021)

Trois sculptures audiovisuelles racontent leur histoire. Les visiteurs sont invités à les écouter - juste un moment pour échapper au flux d'informations du pavillon, ou une durée plus longue pour se laisser emporter par les récits.

Les sculptures, de taille égale, sont disposées en groupe sur le sol de la salle obscure. Leur forme est réduite à tel point qu'il ne reste qu'un cube. Leurs parois, qui ne sont que fragmentairement transparentes, révèlent à l'intérieur la représentation d'un iris humain, parfois plus ou moins clairement, parfois plus ou moins en forme abstraite.

Qui sont ces personnages et quelle est leur histoire ? Sont-ils des créatures du passé, du présent ou du futur ? Une représentation d'inconnus ? Ou des représentations de nous-mêmes ? Cʼest ça des luxembourgeois ?

À travers les cubes seulement semi-transparents, Gestalten brouille l'idée d'intérieur et d'extérieur, remet en question l'idée de frontières et d'identités nationales.

La partie auditive de Gestalten consiste en une sélection de poèmes musicaux tirés de l'anthologie: les poèmes ont été lus et enregistrés par leurs auteurs respectifs. Ces enregistrements ont servi de partition pour les musiciens de United Instruments of Lucilin. Les enregistrements vocaux et musicaux constituent la composante sonore de Gestalten.

 

Spectrum Cinqfontaines 

Karolina Markiewicz et Pascal Piron, artistes visuels, en collaboration avec Adolf El-Assal, réalisateur et Patrick Muller, artiste multimédia 

Durée : 15 minutes

 
 

La relation entre le passé et le futur est celle de l’écriture de l’histoire et de sa mémoire. Cette mémoire incarnée par des hommes, des femmes et des enfants danse devant nos yeux.

La perspective sur notre histoire est aussi celle que nous avons sur l’avenir et l’importance ou la négligence que nous apportons à certains événements historiques, nous définit. S’inspirant de l’histoire de Rob Ruijs, petit-fils de Richard Hellmann et des lieux de Cinqfontaines, camp de rassemblement pour les Juifs avant leur déportation vers les camps de la mort, durant la Seconde Guerre mondiale, Karolina Markiewicz et Pascal Piron ont écrit un film mêlant le documentaire à la fiction. Ils travaillent actuellement sur la post-production. Ce film expose l’histoire du couvent de Cinqfontaines durant la Seconde Guerre mondiale, dont le rôle forcé pendant l’occupation est peu transmis et la mémoire peu conservée. La Seconde Guerre mondiale est ici mise en résonance avec l’époque actuelle. Le film touche à l’histoire répétitive, presque perpétuelle, celle des migrations, des minorités, il met l’accent sur les nouveaux réfugiés. C’est ainsi que de façon concrète à travers une partie documentaire et ensuite de façon poétique à travers une partie performative dansée par des performers adultes et des enfants, d’origines très diverses, le film s’interroge sur l’écriture de l’histoire et la mémoire collective. La musique joue un rôle très important, le Leitmotiv

à résonance orientale est composé par Shafi Badreddin, d’origine syrienne et interprétée par l’orchestre de chambre issu de Ornina Orchestra qu’il a crée il y a 8 ans. D’autre part, Patrick Muller du KënschtlerKollektiv prend en charge l’environnement sonore du film et pour finir un choeur sous la direction de Lynn Gloden interprète des sonorités typiquement luxembourgeoises. Ce tissage sonore accentue

la réflexion posée autour de la mémoire, la transmission et de l’histoire, en général dans un contexte global.

 

Full Memory 

Adolf El Assal, réalisateur  

Durée : 12 minutes 27 secondes

Un jeune syrien mène une vie normale en Europe mais doit faire face à une réalité sombre par rapport à son passé. 

Ziad, un jeune émigrant a quitté son pays pendant la guerre il y a dix ans. Son ancienne vie lui manque et il est très excité que son frère lui rende visite. Ziad veut montrer à son frère comment est la vie en Europe mais il doit faire face à la vérité sombre sur son passé et ce qui lui est arrivé dans sa patrie.